La citadelle intérieure & Le sacrifice, ou l’ouverture au sacré dans la tradition soufie

2023, le sacré à l'aune du sacrifice...

Première partie

Résumé: Restaurer en nous un espace sacré.

Thème: Pour les peuples anciens, le sacré était une hiérophanie : dans ce buisson qui brûle sans se consumer, Moïse reconnait la présence divine. Le lieu de cette apparition devient sacré, et il sera essentiel pour les peuples anciens de le séparer du profane par une muraille. S’opposent alors un espace qui a du sens, la cité où l’on peut vivre en relation avec les dieux, et un espace imprévisible, plein de danger, où la vie n’a plus de sens. Pour construire ces remparts, il faut un sacrifice, pour que la cité soit porteuse d’une âme que l’on transfère dans l’édifice.

Ce que les peuples anciens vivaient comme une réalité extérieure, nous pouvons le vivre comme une réalité intérieure : un espace intérieur sacré, où nous sommes en relation avec les puissances qui nous habitent. Pour le construire, nous avons à faire des sacrifices, comme celui de la prééminence du moi dans la psyché, comme la levée des projections qui nous enchaînent affectivement dans le monde. Il ne s’agit pas de renoncer au monde extérieur, mais de ne plus y perdre notre centre, de ne plus y disperser notre relation avec le divin. Un mandala protecteur s’établit alors, comme une peau psychique gérant les relations avec l’extérieur. C’est pourquoi « sacrifice » signifie mot à mot « faire du sacré ».

Intervenant: Après une maîtrise de théologie protestante et des études musicales, Jean-François Alizon a été professeur au Conservatoire de Strasbourg. Il se nourrit de la pensée et de l’expérience de Jung depuis 1982, et dirige l’association jungienne de Strasbourg de 2011 à 2015. Il anime des groupes de lecture et donne des conférences à Strasbourg, Paris, Reims, Lausanne, Bruxelles. Son ouvrage Jung et le Christianisme, un regard neuf, fait la synthèse entre sa réflexion théologique et son expérience jungienne.

Seconde partie

Résumé: Potentialités transformatrices et créatrices du sacrifice: une expérience œuvrant au sacré.

Thème: Nous aborderons dans une perspective psychanalytique, le thème du sacrifice dans ses rapports au sacré dans la tradition abrahamique à partir du Coran et de la voie ésotérique de l'Islam, le soufisme, qui en est le cœur. Le sacrifice ou "Qurbani" tire sa racine de la langue arabe "Qurb" qui signifie "proximité" et "rapprochement avec le divin". Après une exploration du sacré et du sacrifice dans la tradition musulmane présents en orient comme en occident, illustrés par des documents visuels, sonores et poétiques puisés dans le patrimoine culturel des Arts de l'Islam, nous nous pencherons sur les potentialités transformatrices à l'œuvre que propose l'alliance du sacrifice et du sacré, au fil des processus décrits par Jung dans Métamorphoses de l’âme et ses symboles. Un cercle expérientiel et créatif de partage inspiré du Cercle Thérapie de l’âme nous permettra de partager nos découvertes.

Intervention artistique: Des artistes donneront un spectacle de danse soufie.

Intervenante: Mounya Hani est art-thérapeute et psychanalyste auprès d'adultes, d'adolescents et d'enfants en libéral et en institutions. Titulaire d'un master de psychanalyse et d'un master de sciences de l'éducation, elle poursuit sa formation d'analyste en didactique au sein de la Société Française de Psychologie Analytique. Originaire d'Algérie et enracinée dans la tradition soufie, référente et formatrice du Cercle Thérapie de l'Âme, elle est une des coordinatrices de la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix.

Part One

The inner citadel & Sacrifice, or openness to the sacred in the Sufi tradition

Summary: Restoring a sacred space within us.

Theme: For ancient peoples, the sacred was a hierophany: in this bush which burns without being consumed, Moses recognizes the divine presence. The place of this apparition becomes sacred, and it will be essential for the ancient peoples to separate it from the profane by a wall. A space that has meaning, the city where one can live in relationship with the gods, is then opposed to an unpredictable space, full of danger, where life no longer has any meaning. To build these ramparts, a sacrifice is needed, so that the city carries a soul that is transferred into the building.

What ancient peoples experienced as an exterior reality, we can experience as an interior reality: a sacred interior space, where we relate to the powers that inhabit us. To build it, we have to make sacrifices, like that of the pre-eminence of the self in the psyche, like the lifting of the projections that chain us affectively in the world. It is not a question of renouncing the outside world, but of no longer losing our center in it, of no longer dispersing our relationship with the divine. A protective mandala is then established, like a psychic skin managing relations with the outside. This is why “sacrifice” literally means “to make something sacred”.

Speaker: After a master's degree in Protestant theology and musical studies, Jean-François Alizon was a professor at the Strasbourg Conservatory. He feeds on the thought and experience of Jung since 1982, and directs the Jungian association of Strasbourg from 2011 to 2015. He leads reading groups and gives conferences in Strasbourg, Paris, Reims, Lausanne, Brussels. His book Jung and Christianity, a fresh look, brings together his theological reflection and his Jungian experience.

Part Two

Summary: Transforming and creative potentialities of sacrifice:

an experience working in the sacred.

Theme: We will approach from a psychoanalytical perspective, the theme of sacrifice in its relationship to the sacred in the Abrahamic tradition from the Koran and the esoteric way of Islam, Sufism, which is its heart. The sacrifice or "Qurbani" derives its root from the Arabic language "Qurb" which means "proximity" and "approach to the divine". After an exploration of the sacred and the sacrifice in the Muslim tradition present in the East as in the West, illustrated by visual, sound and poetic documents drawn from the cultural heritage of the Arts of Islam, we will focus on the transforming potentialities of work proposed by the alliance of sacrifice and the sacred, . An experiential and creative circle of sharing inspired by the Cercle Thérapie de l'âme will allow us to share our discoveries.

Artistic intervention: Artists will give a Sufi dance performance.

Speaker: Mounya Hani is an art therapist and psychoanalyst with adults, adolescents and children in private practice and in institutions. Holder of a master's degree in psychoanalysis and a master's degree in educational sciences, she continued her training as an analyst in didactics within the French Society of Analytical Psychology. Originally from Algeria and rooted in the Sufi tradition, referent and trainer of the Cercle Thérapie de l'Âme, she is one of the coordinators of the International Day of Living Together in Peace.